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Kayak slalom aux JO 2024 : argent frustrant pour Titouan Castryck

A quoi tient un titre olympique ? A très peu de choses parfois, comme ces vingt centièmes de seconde d’écart qui séparent le kayak de Titouan Castryck de celui de l’Italien Giovanni De Gennaro, qui s’est imposé en finale du slalom, jeudi 1er août, dans la touffeur du plan d’eau vive de Vaires-sur-Marne, en Seine-et-Marne.
Cette vérité universelle, maintes fois éprouvée dans les épreuves d’athlétisme, de natation ou de cyclisme, le Français la connaît mieux que quiconque, lui qui pratique un sport d’adresse et de vitesse, où l’issue d’une course se conclut en moins d’une minute trente. Mais il sait aussi qu’il était, des douze finalistes alignés au départ, le mieux armé pour remporter le titre olympique, car il est celui qui a engrangé le plus d’expérience dans ce bassin – il a été inauguré en 2019.
A l’arrivée, le prodige de 19 ans, double champion du monde et champion d’Europe chez les juniors, tapait frénétiquement sur son casque pour évacuer la frustration d’avoir laissé échapper la médaille d’or. Elle a filé dans les remous du « stop » de la porte 17 – le parcours en compte vingt-trois –, une porte rouge qu’il faut remonter dans le sens contraire du courant. Le Malouin l’a mal négociée au point d’être « à deux doigts de partir à l’eau, et elle [lui] a fait perdre quelques secondes », a-t-il confié après la cérémonie protocolaire.
Pourtant, depuis trois ans, Titouan Castryck, issu d’une famille de kayakistes – sa mère, Anne Boixel, vice-championne du monde de slalom en 1995, a représenté la France aux Jeux de 1992 et de 1996 ; son père est conseiller technique régional ; sa sœur a rejoint l’équipe de France de canoë –, s’entraîne tous les jours, exception faite d’une partie de la saison hivernale où il navigue à l’étranger lorsque la température de l’eau devient trop froide en France. « Entre douze et vingt séances par semaine », précise-t-il.
Il s’est d’ailleurs installé à Vaires-sur-Marne, où il a constitué avec trois autres sélectionnés pour les Jeux de Paris – Marjorie Delassus, Nicolas Gestin et Camille Prigent – une bande de copains qui s’ajoute à celle des Poissons volants, le club de Cesson-Sévigné (Ille-et-Vilaine) où il est toujours licencié.
C’est dans ce bassin francilien que Titouan Castryck a remporté, en 2023, l’étape de Coupe du monde qui lui a assuré une qualification olympique. C’est ici aussi qu’il s’est régulièrement frotté, à l’entraînement, avec les meilleurs dans sa discipline, notamment le Britannique Joe Clarke, champion du monde en titre, mais seulement cinquième à l’issue de la finale, jeudi.
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